mardi 2 juillet 2013

Huay Xai, Slow Boat sur le Mékong et Luang Prabang...

Bienvenue au Laos, pays non prévu sur mon plan de voyage, mais que je ne regrette en aucun cas d'avoir visité. J'ai rencontré ici des gens formidables et apprécié des paysages extraordinaires!

Le 27/04/2013, nous atteignons la rive du Laos dans notre barque à moteur. Après un sourire à la caméra et le porte-monnaie délesté de 30 dollars US, nous récupérons nos passeports.

"Comment deux pays dont la frontière est un fleuve font-ils pour ne pas avoir de problèmes d'immigration? Cela me fait penser à la Guyane et au Surinam, et même si je n'ai pas la réponse, je pense qu'ils ne peuvent point gérer grand chose..."

Notre but est de trouver le terminal des bateaux. En effet, nous souhaitons embarquer sur une barque à moteur améliorée, ou "Slow Boat" ("Bateau Lent") pendant deux jours afin de nous rendre à "Luang Prabang". Alors que nous marchons depuis 5 minutes, une glace à la main, quelque chose me gêne l'œil. Je trouve enfin ce qui me perturbe depuis notre arrivée : les Laotiens roulent à droite!

"Bah il est fou le pauvre garçon, c'est normal!"

"Oui, en effet, c'est normal pour vous, mais plus pour moi... La Nouvelle-Zélande, la Malaisie et la Thaïlande roulent à gauche, et depuis tout ce temps, j'ai bien réussi à faire switcher mon cerveau, à tel point que je ne sais plus où regarder avant de traverser..."

Nous embarquons sur le Slow Boat à 11 heures et demi, et il était temps! Nous sommes à peine monté à bord que le bateau quitte le pseudo quai...

"Dernier arrivé, dernier servi comme on dit!"

L'expression a tout son sens ici. Il n'y a plus de sièges disponibles, et nous nous retrouvons donc à la poupe, avec environ 5 autres personnes, tous les bagages et, enfin... le moteur hyperbruyant! Whouhou, génial!

Cependant, cet inconvénient finit par me faire sourire. Cela fait parti du voyage, et quel n'est pas une chance d'avoir pour unique soucis le bruit alors que je suis en train de naviguer sur le mythique Mékong...

De plus, plus le temps passe, et plus les locaux se font débarquer sur les rives de la rivière, au milieu de nul part. Ainsi, après avoir quitté la cale moteur pour nous retrouver assis dans le couloir entre tous les autres passagers, nous avons enfin de la place.

Au cours de cette journée, une expérience que je trouve magnifique a lieu. La barrière de la langue oblige, je ne peux discuter avec les locaux, et ici, même l'anglais ne sert à rien. Sans mots, mais juste par les gestes et les yeux, un homme m'offre du "Sticky Rice" ou "Riz Collant" ainsi que de la viande séchée. Habitué au partage, cela ne me dérange plus de plonger les doigts dans les sachets où tout le monde plonge ses mains.

À la fin de la journée, nous nous arrêtons dans un village ne comportant qu'une rue, et dont je ne connaîtrai jamais le nom. Après un tour dans le seul ATM du coin, nous sommes tous les 3 millionnaires!!! Et oui, ici, un euros est pratiquement égal à... 10000 kip!

Un dîner et une bière au bord du Mékong plus tard, nous nous couchons dans notre superbe chambre. Étonnamment, alors que les locaux auraient pu en profiter car nous sommes obligés de rester ici, les prix sont vraiment très abordables.

Le 28/04/2013 annonce la seconde et dernière journée de slow-boat. Nous nous rendons à l'embarcadère avant l'heure afin d'être sûrs d'avoir des places assises. Bien joué, c'est le cas!

La journée passe au fil de l'eau (ahahah), et se termine par... une catastrophe selon certains, et une autre expérience trop fun selon moi! C'est environ deux heures avant d'arriver à "Luang Prabang" que la pluie commence à tomber lentement et que le vent se lève.

"Bof, une petite pluie, ça rafraîchit..."

Alors que j'écris mon blog, un filet d'eau me coule dessus et tombe à cinq centimètres de ma tablette. Ouf! Elle n'est pas passée loin...! Après cette expérience, et la pluie et le vent devenant plus fort, je range l'appareil dans mon sac à dos.

"Bon, une petite pluie, ça rafraîchit, et un bon grain, ça nettoie..."

La pluie tombe en trombe et cache la visibilité tandis que le vent se déchaîne jusqu'à... ce que le toit prenne au vent. La partie avant se décroche et s'envole... vers l'extérieur!!!

"Ouf, nous avons échappé à quelques décapitations!"

Les cris commencent, la panique s'installe. Un bambou se décroche du toit et tombe juste à côté de notre rangée. Le capitaine mène l'embarcation jusqu'à la rive et... quitte le navire en premier en criant simplement :

"Sortez tous!"

Qu'a-t-il dit là... La majorité des gens se rabattent à tribord et commencent à sauter sur la rive. Voyez-vous venir le problème...? Nous penchons dangereusement, et déjà que je pense à nos sacs qui sont aujourd'hui dans les cales, je ne souhaiterais pas embarquer encore plus d'eau...

Pendant ce temps, pour arranger l'affaire, des personnes, croyant bien faire, ferment le côté bâbord en déroulant les bâches, ce qui nous offre une belle prise au vent... Alors que Steffen me confie son passeport, que je lui confie mon sac à dos avec toute notre électronique, et que Liena a déjà fuie, un homme tente de donner des contre ordres et de faire rouvrir les bâches...

Pendant ce temps, Steffen et moi restons à bâbord, et j'essaye de convaincre vainement les gens de rester de mon côté. Les 3/4 des gens sortis, j'abandonne et me contente de contempler le spectacle, appuyé sur un siège et partageant une bière avec Steffen...

La tempête passée, tout le monde remonte à bord. Les boulets ont froid, mais tout le monde va bien. Le moteur redémarre, et nous arrivons à "Luang Prabang" peu de temps après cet épisode.

Un touk-touk plus tard, nous nous retrouvons dans le centre-ville aux airs de France. En effet, les français ayant colonisé le Laos de 1893 à 1954, de très nombreuses marques restituent leur présence passée. Le Lonely Planet parle même d'une ville de "World Class French Cuisine", c'est-à-dire de "Cuisine Française à la Renommée Mondiale"!

Après avoir trouvé un Hostel, nous nous rendons au bar "Utopia", dont la décoration faite d'anciennes bombes retranscrit bien ce qu'il s'est produit dans ce pays...

Dans ce bar, nous nous asseyons à la table de personnes qui nous sont familières. En effet, nous avons échangé avec eux soit quelques mots, soit quelques regards dans le Slow-Boat : la sœur et le frère Nirvana et Nima (Canada/Iran), la fille et la mère Jasmine et Marianne (Suisse) et le gars tout seul Faraz (Allemagne/Iran).

Cette soirée se termine par la recherche de Liena, un peu bipolaire, qui a quitté le bar sans rien dire ni à Steffen, ni à moi-même...!

Le 29/04/2013 marque une journée très tranquille. Nous nous contentons de marcher dans les rues et au bord de la rivière. Je suis désolé, mais mon appareil photo n'étant toujours pas réparé à ce jour, j'ai en ma possession extrêmement peu de photos de "Luang Prabang"... J'en attends de certaines personnes, mais elles tardent à venir :-)

Ce matin, nous avons testé un petit déjeuné à la française, mais cela n'était pas fameux... Le croissant était hélas à la limite du rassît. Dommage, cela implique de tester une seconde boulangerie :-) Après avoir écrit une partie de mon blog, nous nous rendons une nouvelle fois au bar Utopia...

Le 30/04/2013, alors que nous nous sommes couchés tard, Steffen et moi nous levons très tôt. C'est avec deux heures de sommeil que nous décollons de l'Hostel afin d'aller voir le "nourrissage" des moines bouddhistes dans la rue.

Nous retrouvons, comme convenu, nos cinq compères du Slow-Boat à un coin de rue. Les moines, jeunes et moins jeunes, tous parés de leur tunique orange et d'une jarre tenue en bandoulière, marchent en file indienne dans toutes les rues de "Luang Prabang", tandis que les villageois leurs donnent du riz collant et autres offrandes...

La cérémonie terminée, c'est avec l'estomac bien accroché que nous marchons dans les rues étroites du marché matinale. Au programme des horreurs : des sauterelles et blattes frites, des grenouilles vivantes transpercées d'un pic dans les cuisses, du sang en gelée...

Bon appétit bien sûr! Ce matin, je ne teste rien du tout et préfère me rendre avec Steffen, Nirvana et Marianne dans une boulangerie typiquement française où je mange un excellent croissant aux amandes dont je rêvais depuis un moment...

Le ventre rempli, nous marchons tous les quatre dans les rues et visitons des temples magnifiques avant de nous quitter. Moi qui en ai horreur, j'abdique pour aujourd'hui et fait... une bonne grosse sieste! La soirée se termine sur le marché de nuit qui offre des odeurs beaucoup plus agréable que celui du matin. Les tissus sont magnifiques, et les banquets du genre "All you can eat" sont merveilleusement bon!

Le 01/05/2013, après une journée de kayak partagée avec Liena, un temple contenant 400 bouddhas, un autre en contenant 4000, et un village produisant du Whisky, mais dont je n'ai aucune photos, je grimpe dans un "Sleeping Bus" ou littéralement "Bus pour Dormir" pour un trajet de nuit à destination de la capitale du Laos : "Vientiane", accompagné de Steffen, Nirvana, Nima, Jasmine, Marianne, Faraz et Liena...

Chose promise, chose due : j'irai jusqu'au bout de ce blog, même si cela me prend plus de temps que prévu...

Je suis déjà revenu en France, et l'administratif oblige, je n'ai pas beaucoup de temps pour écrire. Cependant, les efforts ont payés : j'ai trouvé un travail à l'hôpital, et je commence le 8 juillet :-)

2 commentaires:

  1. Encore un beau reportage , heureuse pour toi que tu ais trouvé du travail après ce long périple parfois scabreux !
    Bon courage pour la suite .
    Bises .

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  2. Quelle aventure!!! et pourtant tu n'étais pas à bord du Costa Concordia!!!!!
    Bisous!!!!

    Flo.

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