mercredi 20 février 2013

Hors série n°3 : Sac à dos, sac à dos!

Les hors-séries abordent des sujets peu important que je n'ai pu traiter auparavant, mais dont il faut que je parle absolument! Ce dont je vais parler maintenant peut donc s'être déroulé il y a bien longtemps...

Après un énorme effort de tri et de longues heures d'hésitation, je trouve que mon sac à dos est assez bien optimisé. Certains items ont été perdu, légués ou ajoutés au fil de mon périple... Contrairement à Dora l'exploratrice, je n'ai pas de carte qui parle, ni un singe comme ami, et je n'ai pas non plus une voix aussi énervante que la sienne!

Alors oui, vous me voyez toujours habillé de la même manière (moi-même j'en ai marre), mais cela ne veut pas dire que je suis un cochon... je fais des lessives :-) Voyons donc ce que je trimballe avec moi depuis quelques mois, et pendant encore quelques autres (moins de trois mois en fait)...

Technologies évoluées

Voici l'ensemble de l'électronique du départ : une tablette numérique, un portable français, un appareil photo numérique, des câbles en tout genre, et des chargeurs de batterie.

Se sont greffés durant le voyage : un portable américain, un disque dur externe auto-alimenté de 1 Téra, une batterie et une carte SD supplémentaire pour l'appareil photo (bien utiles), des adaptateurs secteurs américain et néo-zélandais (car personne ne s'entend là dessus) et, enfin, des écouteurs!

Administratifs / Souvenirs

L'administratif comprend mes tickets, factures... mais aussi les papiers faisant de moi un citoyen terrien, ce qui se résume, en gros, à mon porte monnaie. Avec ma chance, j'ai tout prévu, donc si je me le fais voler, j'ai des photos de mon passeport, mon permis de conduire et ma carte d'identité soigneusement conservées sur mes boîtes mail. Ainsi, je ne serai jamais considéré comme un clandestin...

Les souvenirs comprennent des dessins de mes neveux et nièces, des tickets de musées, de buildings, d'avions... mais aussi toutes sortes de pièces de tous les pays que je visite. Je ne prend pas de billet, car l'addition serait au final bien salée...

Affaires de toilette

Bon, je n'ai pas grand chose à dire, à part que j'ai perdu mon coupe ongle et qu'il faut donc présentement que j'en rachète un car les ongles longs et crados, c'est moche :

- une brosse à dent accompagnée de son dentifrice, normal,

- un déodorant pour ne pas puirer, normal aussi,

- un rasoir, bien que je ne me rase jamais, au grand désespoir de ma mère-grand!

- un baume à lèvres pour les jour froids et secs,

- un parfum, de la cire pour les cheveux et des lentilles pour, parfois, me faire beau,

- des crèmes pour le visage, merci encore une fois Père -Noël, parce que voyager n'empêche pas les rides d'arriver... bien trop tôt!

"N'aurais-tu pas un problème de plastique?" :-)

Trousse de secours

Dans cette jolie petite trousse fabriquée par ma mère, et remplie par mon père (merci à vous deux), je transporte un peu de tout pour pouvoir m'en sortir dans différentes situations telles que maladies, petits bobos, voir bobos très graves (genre je dois me couper un bras car il est coincé sous un rocher, ou je dois me recoudre moi-même, le tout sans anesthésiants)...

Ainsi, j'ai du paracetamol, du paracetamol-codéine, de l'anti-spasmodique, de l'anti-diarrhéique, des pansements gastriques, du désinfectant, du collyre, du Baume du Tigre, des compresses, des pansements cutanés, des gants en latex, des masque chirurgicaux, du fil et une aiguille, un briquet, du bout extra résistant, une couverture de survie, une lame de scalpel, des épingles à nourrice et, enfin, une pince multifonctions.

Pour le moment, seul le paracetamol, pour ma tête, et le Baume du Tigre, pour mon genou, ont sévi. Je croise les doigts pour que cela en reste là!

T-Shirts, Polo et Marcel

Pour vous dire simplement les choses, c'est à se demander comment j'ai choisi mes hauts, car c'est une catastrophe, mais ça le fait bien quand même...!

- deux débardeurs que j'ai très rarement mis,

- un T-shirt blanc, hélas troué durant le voyage, qui me sert maintenant de pyjama,

- un T-shirt trop petit (on se demande pourquoi celui qui me va repose à Nantes ^^), représentant le visage d'un homme inconnu,

- un polo bleu, à ma taille, que j'adore,

- un T-shirt manches longues pour les endroits plus frais,

- une chemise à carreaux pour les grandes occasions, ou pas quand je n'ai plus rien de propre,

- une chemise trop petite ("Tu es tout étriqué là dedans") léguée par Thomas, mais qui peut toujours servir,

- deux T-shirt, un rouge et un bleu, qui m'ont été offert en Nouvelle-Calédonie par ma famille chérie. Merci beaucoup, j'ai un peu plus d'allure maintenant...

Pull, marinière et sweat

Les pulls et sweat étant encombrant, j'ai taillé dans le vif lorsque j'ai du faire des choix :

- un pull bleu et blanc qui me suit depuis déjà quelques années,

- une marinière bleue et blanche achetée peu avant mon départ de Nantes,

- un sweat blanc acheté sur Broadway, à New-York (j'adore dire cela), qui a remplacé un sweat bleu perdu à Brooklyn, lors d'une soirée pré-Halloween...

Pantalons et Shorts

Dans cette section aussi, j'ai du faire des concessions, mais je m'en sors plutôt bien :

- deux blue-jean classiques, pour les jours frais, voir très froids,

- un pantalon beige, plus léger, mais bien beau, en général pour le soir,

- deux shorts, un beige et un vert, pour les jours chauds, voir très chauds.

Caleçons, Boxers et Chaussettes

Je crois que la photo en dis assez. On ne se moque pas, j'adore les caleçons que ma tante m'offre. Il est vrai que j'ai beaucoup de bas, mais cela me permet d'être propre et de faire des lessives moins souvent...

Chaussures

Ah! Alors là, je dois dire que j'ai fait fort... Il y en a, je l'avoue, un peu trop, au grand désespoir de mon père!

- des baskets pour les trecks,

- des chaussures fermées pour visiter les villes,

- des tongs pour les jours de chaleur.

Pour mon anniversaire, j'ai alourdi et encombré un peu plus mon sac en craquant sur des Convers en cuir marron, elle aussi achetée à New-York, sur Broadway... Bravo Flavien! Le point positif, c'est qu'au prix de Convers en toile en France, celles-ci sont en cuir...

De quoi me baigner

Ici, pas de quoi fouetter un chat, mais c'est suffisant :

- un short de bain,

- un boxer de bain,

- un lycra,

- des lunettes de soleil (pas à ma vue) qui ont beaucoup voyagé,

- un chapeau ajouté en Nouvelle-Calédonie (merci tonton, as-tu récupéré ta casquette?).

De quoi ne pas mourir de froid

Ici, je vais changer de proverbe, il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard :

- une veste de quart, trouvé dans une poubelle par mes parents, que j'ai trimballé depuis la Guadeloupe et que j'ai finalement laissé en Nouvelle-Calédonie non seulement par manque de place, mais aussi car elle ne me servira plus,

- un bonnet, des gants, un pantalon polaire et des chaussons achetés chez Walmart, au Canada. Les chaussons, nommés George, voyage encore dans le camping-car des Petits Nomades, au Mexique, aux États-Unis d'Amérique et au Canada,

- une écharpe légère, mais suffisante, que j'adore et ne lèguerai pour rien au monde.

De quoi camper

Toutes les affaires de camping que je transporte, sauf le duvet que j'ai depuis le début de mon voyage, ont été achetées en Nouvelle-Calédonie, avant mon road-trip en Nouvelle-Zélande. Ainsi, j'ai avec moi :

- une tente,

- un sac de couchage,

- un Thermos et deux mugs.

Objets perdus...

Parmi les portés disparus, je déplore mon sweat bleu, qui repose maintenant à New-York, et plus précisément à Brooklyn, un bandana rouge, quelque part aux USA, et mes lunettes de soleil de vue, qui nagent en Nouvelle-Calédonie...

Je suis heureux que mes chaussons George (les gris) continuent à voyager, que ma veste de quart ait peut-être trouvé veste à son corps, et que mes chaussettes préhistoriques, usées jusqu'au dernier centimètre (mon petit doigt de pied a fini par montrer son nez via un petit trou), n'aient pas terminé comme de vielles chaussettes trouées, mais comme housse de Kindle de...? De je ne prends pas parti :-)

Je remercie donc Décathlon pour mon gros sac à dos très solide, et EastPack pour mon petit sac à dos d'étudiant que je trimballe partout depuis des années...

mercredi 13 février 2013

Tour "amputé" de la NC et puis s'en va...

Cet article est le dernier que j'écris concernant la Nouvelle-Calédonie... Cela fait déjà deux mois, à un jour près, que je squattais la petite famille! Le temps passe à une vitesse impressionnante, et nous avons tous l'impression qu'il ne s'est passé que quelques jours...

Le 05/02/2013, Charlotte, Tanguy, Violette et moi partons motivés pour faire le tour de la Nouvelle-Calédonie en quelques jours.

Nous prenons la première transversale de l'île reliant la ville de Boulouparis, sur la côte Ouest, à celle de Thio, sur la côte Est. Après environ une heure de virages plus ou moins serrés, ce qui n'est pas très agreable, nous arrivons sur la façade Est.

Thio, le berceau du nickel calédonien, surplombe la côte. L'or vert y est exploité depuis 1880 et sa mine est l'une des plus grandes exploitation de nickel à ciel ouvert au monde.

Sans suivre aucunes indications, car il n'y en a pas à part deux panneaux de direction opposées indiquant une déchèterie, mais en demandant aux habitants le chemin du camping, nous nous engageons sur une piste...

Alors que nous roulons tranquillement, nous entrons et traversons la fameuse mine de nickel de Thio. Nous redemandons à quelqu'un la direction, car notre petite voiture tombe un peu comme un cheveu sur la soupe au milieu de tout cela. Non, nous ne nous trompons pas, c'est bien par là et, effectivement, au bout de quelques kilomètres, nous arrivons devant le camping, pseudo fermé par une corde de métal.

Des gens étant déjà installé, nous rentrons. Apparemment, les propriétaires passent dans la soirée pour récupérer leur dû.

Nous installons à notre tour notre campement et profitons de l'après-midi en jouant aux boules... En début de soirée, deux personnages étranges font leur entrée dans le camping. L'un est métropolitain, l'autre polynésien.

Le métropolitain vient nous demander quelques informations sur le camping, puis repart. Quelques minutes après, le polynésien, me voyant galèrer avec le feu, vient à ma rescousse. Il adore Koh-Lanta et, en se servant de noix de coco et autres objets présents aux alentours, réussi à l'allumer correctement. En même temps, c'est facile lorsque l'on a des briquettes incandescente à disposition...

Le métropolitain et le polynésien viennent squatter notre feu, et nous passons la soirée à discuter pendant que les petits regardent tranquillement "Kirikou 3" dans la tente.

Le métropolitain est en vacance ici. Il est parti de Nouméa et veut lui aussi faire le tour de la Nouvelle-Calédonie. Il a pris le polynésien en stop. Étrangement, celui-ci n'a apparemment aucun but, car il sert maintenant de guide au métropolitain! Drôle d'idée, il faut avoir confiance...

Le Cerf en Nouvelle-Calédonie

Le "Cerf Rusa", ou "Cerf de Java", est une espèce apparaissant sur la liste rouge des espèces menacées par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature.

Introduit en 1870 en Nouvelle-Calédonie, il dévore feuilles et écorce des arbres, menaçant un certain nombre d'espèces endémiques. Par conséquent, il est considéré comme une espèce envahissante dans le pays.

Personnellement j'ai été très étonné qu'il puisse y avoir des cerfs sur le territoire. En effet, c'est comme si il y avait pleins des girafes en France, ce n'est pas au bon endroit! Quoiqu'il en soit, le saucisson de cerf est très bon...

Le 06/02/2013, nous nous réveillons plutôt tôt, mais plutôt bien. Dormir sur des matelas gonflables, qui plus est gonflés électriquement, est une bonne idée, même si à chaque fois que quelqu'un bouge, il fait se mouvoir le corps de tous les autres.

À 7h50, après le petit déjeuner, nous reprenons la route. Deux solutions s'offrent à nous :

- la première consiste à reprendre la transversale d'hier, de remonter la côte ouest jusqu'à La Foa, de prendre la seconde transversale reliant les ville de La Foa à celle de Houaïlou, et de remonter la côte Est jusqu'au camping de la Tiakan.

- la seconde consiste à continuer de longer la côte Est et de se rendre directement jusqu'au camping de la Tiakan.

Nous choisissons la première solution. Vous vous demander certainement pourquoi, la seconde ayant l'air beaucoup plus simple. Et bien tout simplement parce que, pour relier la ville de Thio à la ville de Canala, puis de Houaïlou, il est nécessaire d'emprunter la "route à horaire".

La "route a horaire" est une route à une voie que l'on peut emprunter du nord vers le sud aux heures paires, et inversement du sud au nord.

Qu'y-a-t-il de compliqué la dedans? Et bien en fait rien, à part le fait qu'il a plut cette nuit, que la route est déjà difficile à pratiquer en temps normal sans un 4x4, que si quelqu'un se trompe et arrive dans l'autre sens, c'est plus que galère pour se croiser, que l'endroit est réputé pour être craignos et que l'on risque donc de se faire piller et/ou agresser!

Je crois que, bien que la première solution soit la meilleur, nous avons retenu la leçon : ne jamais reprendre la seconde transversale! Celle-ci est infernale, interminable... Les petits en ont marre, et alors que je rigole au début, car cela fait parti du jeu, je dois dire qu'à la fin, je boude aussi la route!

Après être passé sur la côte Est de nouveau, nous la remontons jusqu'au camping de la Tiakan et y arrivons après 5h30 de trajet. Bien évidemment, je passe sur la partie ou nous tombons sur réserve, car nous avons finalement trouvé une station à Ponérihouen pour faire le plein.

Le camping est quasiment vide, et vraiment sympathique. Des petites cases sont à la disposition des campeurs. Il n'y a rien à l'intérieur, mais elles protègent de la pluie. Nous en choisissons une, à environ 5 mètres du bord de mer.

Une pause pipi plus tard, Charlotte et moi sortons la natte et la glacière de la voiture, et les disposons devant la case en faisant attention de ne pas être sous un cocotier. Nous décidons de manger, de nous reposer, puis de monter le campement. Ah, quelle joie, je vais enfin pouvoir boire ma bière "Manta" en regardant la mer! Mais soudain...

Des sirènes de police retentissent sur la route principale. Je m'apprête à dire à Charlotte : "Et bien, on se croirait en plein centre ville, alors qu'il n'y a rien ici!", mais je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit, car outre les sirènes, un message est diffusé :

"ALERTE TSUNAMI, RÉFUGIEZ-VOUS DANS LES HAUTEURS"

Alors que les petits n'ont pas bien compris le message, Charlotte et moi n'avons même pas le temps de croiser nos regards. Sans concertation, et bizarrement d'ailleurs, je me jette sur la glacière et la range dans la voiture pendant que Charlotte récupère le reste. Instincts de survie et de protection obligent, nos seuls mots s'adressent aux petits : "Rentrez dans la voiture!". En quelques secondes, nous sommes prêts.

C'est alors qu'une voiture blanche, sortie de nulle part, s'arrête auprès de nous. Deux femmes sont à l'intérieur : "Suivez-nous, nous allons directement dans les hauteurs!".

Le temps que je rentre et démarre, la voiture blanche est déjà de l'autre côté du camping. Pas le temps de réfléchir, Charlotte pointe son doigt en avant : "Vas par là!". Tant pis pour notre voiture, nous coupons à travers le terrain, le pied au plancher, pour nous retrouver juste derrière les femmes.

Les petits, paniqués, ne comprennent toujours pas : "Qu'est ce qu'il y a?". Je ne trouve à dire que : "Violette, attaches toi", pendant que Charlotte leur dit de nous faire confiance.

À notre sortie du camping, une voiture de police s'engouffre dedans tandis qu'une autre arrive par la droite. La voiture blanche ne fait que traverser la route pour nous emmener en hauteur, dans une propriété.

Après un temps que je n'arrive pas à déterminer, nous sommes sur les hauteurs, en sécurité. Tout le monde tremble, et je me rends compte que moi aussi lorsque je prend Tanguy dans mes bras. Le taux d'adrénaline dans nos veines, à ce moment précis, doit exploser. Nos cœurs mettent un moment à reprendre leur rythme habituel.

Nous obtenons enfin de plus amples informations. Les femmes que nous avons suivi sont les propriétaires du camping. Nous sommes une dizaine d'humains, et une dizaine de chiens (car il y a 6 bébés d'un mois), rassemblés en cet endroit. Leur maison étant au niveau de la mer, les gens ont récupéré leurs chiens, leurs ordinateurs, et quelques cadres photo qui doivent leur tenir à cœur.

C'est un tremblement de terre de magnitude 8 sur l'échelle de Richter, proche des Îles Salomon, qui a provoqué l'alerte au tsunami. À l'heure ou j'écris, 13 morts ont été recensés aux Îles Salomon et de nombreuses personnes sont portées disparues suite à l'arrivée d'une vague d'environ un mètre sur leurs côtes qui a pénétré jusqu'à 500 mètres à l'intérieur des terres.

Bien que finalement, les informations sont rassurantes, le Gouvernement de Nouvelle-Calédonie a déclenché l'alerte, et nous ne pouvons pas le leur reprocher. Toutes les côtes de la Nouvelle-Calédonie ont été évacuées, bien que l'on soit en droit de se demander comment les tribus sont prévenues.

Dans l'attente que l'alerte soit levée, nous écoutons la radio, et j'ai l'impression de me retrouver en Guadeloupe. Les gens peuvent téléphoner pour parler à l'antenne :

"Oui bonjour, je suis en bord de mer, il ne se passe rien".

"Oui allo, je voulais savoir si la navette entre l'île des Pins et Nouméa fonctionne toujours, car ma femme devait la prendre pour aller travailler".

Doit-on rappeler à ces gens là qu'ils ne doivent pas rester là? Qu'il ne se passe rien jusqu'à ce qu'il se passe quelque chose, et que ce n'est pas quand ils verront la vague qu'ils auront le temps de réagir...

Après trois heures d'attente, l'alerte est finalement levée. Aucun tsunami n'a eu lieu, et heureusement. Merci "France Info" qui nous l'a annoncé avant même les radios locales...

Au final, nous ne restons pas au camping de la Tiakan ce soir, et continuons notre route jusqu'à Hyenghène. Ici, nous picniquons et dormons dans une case pour huit personnes, dans de confortables lits, pendant que dehors, la pluie se mêle à la partie...

Le 07/02/2013, la voiture, côté passager, est inondée. Le temps étant médiocre, et la route certainement bloquée plus au Nord, nous décidons de prendre la troisième transversale reliant la ville de Tiwaka, à l'Est, à celle de Poembout, à l'Ouest, et de rentrer à Nouméa.

La fin de mon périple en Nouvelle-Calédonie se fait tranquillement, en compagnie de la petite famille. Je fais une dernière plongée avec Thomas deux jours avant mon départ, sur la Tépava, longeant l'Îlot Maître. Cette plongée est marquée par la rencontre avec deux requins à pointes blanches, une raie et une dizaine de tortues. Elle restera cependant uniquement gravée dans nos mémoires, car cette fois-ci, la GoPro n'était pas de la partie.

Lors de cette dernière plongée, une tortue s'arrête près de nous, et ferme les yeux lorsque nous lui caressons le haut de la tête. Apparemment, elle apprécie. Une seconde, la pauvre, a déjà fait les frais d'un requin. En effet, l'arrière droit de sa carapace montre les marques d'une morsure. Heureusement, seule la carapace a été abîmée!

Après une dernière soirée avec la petite famille et Bruno, le 12/02/2013 marque la fin de mon escale sur "Le Caillou". Étant donné que je n'aime ni les quais de gare, ni les aéroports, je vais m'arrêter là. Je reprendrai le récit de mon périple dans le prochain article... en Nouvelle-Zélande!

En six mois et demi de voyage, je suis très heureux d'avoir passé autant de temps et partagé autant de choses avec chacun de vous, Gautron, Ceceille et Roman. C'est le grand chelem des visites et retrouvailles familiales pour moi...

Merci beaucoup Charlotte, Thomas, Tanguy et Violette, de m'avoir accueilli tant de temps... Je n'oublierai jamais ces moments magiques partagés à vos côtés. Je vous aime.

Charlotte, bravo pour la validation de ton semestre 5. Il n'y a plus qu'une ligne droite avant le couronnement final. Courage m'a sœurette adorée!

Thomas, bon courage pour trouver un autre pote de plongée mieux que moi. Et qui ne soit pas dans une secte, sinon, attention à toi... Ahahah!

Les "sales gamins", bon courage pour la reprise de l'école. Signé le "Méchant Tonton qu'on aime quand même, même si il pique les doudous, gagne aux jeux vidéos, met des raclées dans l'eau et sur terre..."

dimanche 10 février 2013

Après le "Calédonie Toho V", voici le II

Le 02/02/2013, Thomas, Paul et moi-même partons à la recherche du "Calédonie Toho II", épave longeant le tombant du récif Ricaudy. Nous mouillons sur un fond sablonneux et finissons par trouver, au bout de quelques minutes de plongée, cette masse de 45 mètres de long.

Le "Calédonie Toho II"

Construit en 1972, ce palangrier fût volontairement coulé en 1996 pour donner aux poissons un refuge proche de la côte. Auparavant, il participait à des campagnes de pêche aux thons dans l’archipel néo-calédonien. Abandonné en 1994, il se dégrada dans le port de Nouméa. Une heureuse initiative lui permit une nouvelle vie pour le plus grand bonheur des plongeurs.

Après avoir sombré, le palangrier se posa complètement sur le flanc tribord et, fait sans précédent, le 14 mars 2003, à la suite du cyclone Erica, le bateau se redressa miraculeusement. Ce phénomène exceptionnel s'explique par la puissance des vagues, amplifiée par un violent courant sous-marin. Le mât de la timonerie repose à présent sur le fond, coté tribord. L’hélice quadripale, parfaitement visible autrefois, est aujourd’hui sous les sédiments.

Si la video ci-après ne s'affiche pas, suivez ce lien, et vous plongerez à mes côtés pour la troisième et dernière fois. Il s'avère que c'est la plongée la plus glauque que j'ai jamais vécu. Mon cœur battait à tout rompre... Quand c'est la grosse bête qui a peur de la petite, voilà ce que cela donne Oo : http://www.youtube.com/watch?v=AKRhq9eN9c8

Durant la plongée, un bruit de métal se fait entendre... Sur le moment, nous ne comprenons pas, et c'est finalement à la fin que nous nous rendons compte que c'est un autre Zodiac qui a jeté l'ancre directement sur l'épave. Nous en profitons pour remonter à la surface via sa chaîne. Merci bien, mais heureusement que nous n'étions pas sur sa trajectoire!

Le Poisson-Pierre

Le Poisson-Pierre est une espèce de poisson réputée pour être le plus venimeux au monde. Son corps globuleux et plus ou moins informe est couvert d'excroissances cutanées. Ayant la particularité de se confondre avec son environnement, sa couleur est difficilement définissable. Irrégulière, sa peau dégage en effet un mucus capable de retenir les débris coralliens et les algues emportés par le courant. Sa tête énorme se termine par une bouche s'ouvrant vers le haut, et ses yeux sont en position dorsale.

En bref il est vraiment mal foutu!

Le poisson-pierre est doté de 13 épines dorsales reliées à une glande à venin et le camouflage qu'il pratique le rend extrêmement dangereux pour l'homme, spécifiquement pour des baigneurs qui marcheraient sur lui dans le lagon.

La piqûre provoque un gonflement important parfois accompagné d'une coloration noirâtre ou bleuâtre et de brûlures localisées. La douleur intense qu'elle suscite remonte dans tout le membre touché, pouvant entrainer une perte de connaissance et dans certains cas la mort par arrêt cardiaque ou noyade. En effet, son venin est un puissant neurotoxique qui paralyse les muscles et attaque le système nerveux.

Pour se débarrasser du venin, qui est thermolabile, il est nécessaire de chauffer la zone piquée, et la meilleure solution, outre l'eau chaude ou la cigarette, est de se faire (ou de se faire faire) pipi dessus!

Charlotte et Violette ont fait les frais de ce petit poisson moche lors d'une après-midi à l' "Îlot Maître"... Charlotte s'est faite piquer sur le dessus du pied, et Violette sous un doigt de pied! Les pauvres ont douillé, et Charlotte a à ce jour encore une boule sous la peau!

Acanthaster pourpre

L’acanthaster pourpre est une espèce d’étoile de mer aussi appelée "Couronne du Christ", "Couronne d’épines" ou encore "Coussin de belle-mère".

Cette espèce se nourrit presque exclusivement de corail. Elle est dotée d'épines particulièrement pointues, capables de percer une combinaison de plongée, et dont le venin, qui provoque la nécrose des tissus, est toxique pour un grand nombre d’espèces, dont la notre. La piqûre d'acanthaster inocule un venin puissant proche des stéroïdes, accompagné d'allergènes, d'anticoagulants, d'enzymes détruisant les parois cellulaires et, enfin, de toxines.

Il semble que même des années après, une seconde piqûre déclenche chez certaines personnes une réaction encore plus violente.

Sa capacité de reproduction est très importante, les femelles pouvant produire plusieurs dizaines de millions d’œufs par saison. L’acanthaster est ainsi connue pour être une espèce invasive à fort potentiel de destruction sur les récifs coralliens.

Cette saleté, lorsqu'elle est adulte, escalade les récifs, dévagine son estomac sur le corail (c'est immonde), libère ses enzymes digestives, puis absorbe les tissus liquéfiés. Un seul individu peut ainsi détruire jusqu'à 6 m² de coraux par an!

Poussées par la faim ou la promiscuité lors des grandes invasions, elles peuvent se regrouper en gigantesques fronts de plusieurs centaines d'individus. Ces fronts invasifs laissent sur leur passage une large bande blanche de corail mort qui se recouvre par la suite d'algues (parfois toxiques), qui peuvent à leur tour provoquer une invasion d'oursins et la fuite des poissons coralliens.

Depuis les premières grandes invasions modernes, de nombreux gouvernements ont mis en place des programmes de lutte contre les acanthasters, sans jamais parvenir à contrôler la population de manière durable...

Thomas, alias "Monsieur touche à tout sous l'eau même si on sait pas trop ce que c'est et veut enlever les méchantes étoiles de mer des coraux sans matériel adéquat", s'est fait piquer à plusieurs reprises devant mes yeux... Je pense que maintenant, il ne recommencera pas, car l'un de ses pouces est devenu étrange!

Merci une dernière fois à Paul pour la GoPro, et désolé au petit poisson curieux qui m'a fait peur, mais à qui j'ai du faire encore plus peur!