mercredi 13 février 2013

Tour "amputé" de la NC et puis s'en va...

Cet article est le dernier que j'écris concernant la Nouvelle-Calédonie... Cela fait déjà deux mois, à un jour près, que je squattais la petite famille! Le temps passe à une vitesse impressionnante, et nous avons tous l'impression qu'il ne s'est passé que quelques jours...

Le 05/02/2013, Charlotte, Tanguy, Violette et moi partons motivés pour faire le tour de la Nouvelle-Calédonie en quelques jours.

Nous prenons la première transversale de l'île reliant la ville de Boulouparis, sur la côte Ouest, à celle de Thio, sur la côte Est. Après environ une heure de virages plus ou moins serrés, ce qui n'est pas très agreable, nous arrivons sur la façade Est.

Thio, le berceau du nickel calédonien, surplombe la côte. L'or vert y est exploité depuis 1880 et sa mine est l'une des plus grandes exploitation de nickel à ciel ouvert au monde.

Sans suivre aucunes indications, car il n'y en a pas à part deux panneaux de direction opposées indiquant une déchèterie, mais en demandant aux habitants le chemin du camping, nous nous engageons sur une piste...

Alors que nous roulons tranquillement, nous entrons et traversons la fameuse mine de nickel de Thio. Nous redemandons à quelqu'un la direction, car notre petite voiture tombe un peu comme un cheveu sur la soupe au milieu de tout cela. Non, nous ne nous trompons pas, c'est bien par là et, effectivement, au bout de quelques kilomètres, nous arrivons devant le camping, pseudo fermé par une corde de métal.

Des gens étant déjà installé, nous rentrons. Apparemment, les propriétaires passent dans la soirée pour récupérer leur dû.

Nous installons à notre tour notre campement et profitons de l'après-midi en jouant aux boules... En début de soirée, deux personnages étranges font leur entrée dans le camping. L'un est métropolitain, l'autre polynésien.

Le métropolitain vient nous demander quelques informations sur le camping, puis repart. Quelques minutes après, le polynésien, me voyant galèrer avec le feu, vient à ma rescousse. Il adore Koh-Lanta et, en se servant de noix de coco et autres objets présents aux alentours, réussi à l'allumer correctement. En même temps, c'est facile lorsque l'on a des briquettes incandescente à disposition...

Le métropolitain et le polynésien viennent squatter notre feu, et nous passons la soirée à discuter pendant que les petits regardent tranquillement "Kirikou 3" dans la tente.

Le métropolitain est en vacance ici. Il est parti de Nouméa et veut lui aussi faire le tour de la Nouvelle-Calédonie. Il a pris le polynésien en stop. Étrangement, celui-ci n'a apparemment aucun but, car il sert maintenant de guide au métropolitain! Drôle d'idée, il faut avoir confiance...

Le Cerf en Nouvelle-Calédonie

Le "Cerf Rusa", ou "Cerf de Java", est une espèce apparaissant sur la liste rouge des espèces menacées par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature.

Introduit en 1870 en Nouvelle-Calédonie, il dévore feuilles et écorce des arbres, menaçant un certain nombre d'espèces endémiques. Par conséquent, il est considéré comme une espèce envahissante dans le pays.

Personnellement j'ai été très étonné qu'il puisse y avoir des cerfs sur le territoire. En effet, c'est comme si il y avait pleins des girafes en France, ce n'est pas au bon endroit! Quoiqu'il en soit, le saucisson de cerf est très bon...

Le 06/02/2013, nous nous réveillons plutôt tôt, mais plutôt bien. Dormir sur des matelas gonflables, qui plus est gonflés électriquement, est une bonne idée, même si à chaque fois que quelqu'un bouge, il fait se mouvoir le corps de tous les autres.

À 7h50, après le petit déjeuner, nous reprenons la route. Deux solutions s'offrent à nous :

- la première consiste à reprendre la transversale d'hier, de remonter la côte ouest jusqu'à La Foa, de prendre la seconde transversale reliant les ville de La Foa à celle de Houaïlou, et de remonter la côte Est jusqu'au camping de la Tiakan.

- la seconde consiste à continuer de longer la côte Est et de se rendre directement jusqu'au camping de la Tiakan.

Nous choisissons la première solution. Vous vous demander certainement pourquoi, la seconde ayant l'air beaucoup plus simple. Et bien tout simplement parce que, pour relier la ville de Thio à la ville de Canala, puis de Houaïlou, il est nécessaire d'emprunter la "route à horaire".

La "route a horaire" est une route à une voie que l'on peut emprunter du nord vers le sud aux heures paires, et inversement du sud au nord.

Qu'y-a-t-il de compliqué la dedans? Et bien en fait rien, à part le fait qu'il a plut cette nuit, que la route est déjà difficile à pratiquer en temps normal sans un 4x4, que si quelqu'un se trompe et arrive dans l'autre sens, c'est plus que galère pour se croiser, que l'endroit est réputé pour être craignos et que l'on risque donc de se faire piller et/ou agresser!

Je crois que, bien que la première solution soit la meilleur, nous avons retenu la leçon : ne jamais reprendre la seconde transversale! Celle-ci est infernale, interminable... Les petits en ont marre, et alors que je rigole au début, car cela fait parti du jeu, je dois dire qu'à la fin, je boude aussi la route!

Après être passé sur la côte Est de nouveau, nous la remontons jusqu'au camping de la Tiakan et y arrivons après 5h30 de trajet. Bien évidemment, je passe sur la partie ou nous tombons sur réserve, car nous avons finalement trouvé une station à Ponérihouen pour faire le plein.

Le camping est quasiment vide, et vraiment sympathique. Des petites cases sont à la disposition des campeurs. Il n'y a rien à l'intérieur, mais elles protègent de la pluie. Nous en choisissons une, à environ 5 mètres du bord de mer.

Une pause pipi plus tard, Charlotte et moi sortons la natte et la glacière de la voiture, et les disposons devant la case en faisant attention de ne pas être sous un cocotier. Nous décidons de manger, de nous reposer, puis de monter le campement. Ah, quelle joie, je vais enfin pouvoir boire ma bière "Manta" en regardant la mer! Mais soudain...

Des sirènes de police retentissent sur la route principale. Je m'apprête à dire à Charlotte : "Et bien, on se croirait en plein centre ville, alors qu'il n'y a rien ici!", mais je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit, car outre les sirènes, un message est diffusé :

"ALERTE TSUNAMI, RÉFUGIEZ-VOUS DANS LES HAUTEURS"

Alors que les petits n'ont pas bien compris le message, Charlotte et moi n'avons même pas le temps de croiser nos regards. Sans concertation, et bizarrement d'ailleurs, je me jette sur la glacière et la range dans la voiture pendant que Charlotte récupère le reste. Instincts de survie et de protection obligent, nos seuls mots s'adressent aux petits : "Rentrez dans la voiture!". En quelques secondes, nous sommes prêts.

C'est alors qu'une voiture blanche, sortie de nulle part, s'arrête auprès de nous. Deux femmes sont à l'intérieur : "Suivez-nous, nous allons directement dans les hauteurs!".

Le temps que je rentre et démarre, la voiture blanche est déjà de l'autre côté du camping. Pas le temps de réfléchir, Charlotte pointe son doigt en avant : "Vas par là!". Tant pis pour notre voiture, nous coupons à travers le terrain, le pied au plancher, pour nous retrouver juste derrière les femmes.

Les petits, paniqués, ne comprennent toujours pas : "Qu'est ce qu'il y a?". Je ne trouve à dire que : "Violette, attaches toi", pendant que Charlotte leur dit de nous faire confiance.

À notre sortie du camping, une voiture de police s'engouffre dedans tandis qu'une autre arrive par la droite. La voiture blanche ne fait que traverser la route pour nous emmener en hauteur, dans une propriété.

Après un temps que je n'arrive pas à déterminer, nous sommes sur les hauteurs, en sécurité. Tout le monde tremble, et je me rends compte que moi aussi lorsque je prend Tanguy dans mes bras. Le taux d'adrénaline dans nos veines, à ce moment précis, doit exploser. Nos cœurs mettent un moment à reprendre leur rythme habituel.

Nous obtenons enfin de plus amples informations. Les femmes que nous avons suivi sont les propriétaires du camping. Nous sommes une dizaine d'humains, et une dizaine de chiens (car il y a 6 bébés d'un mois), rassemblés en cet endroit. Leur maison étant au niveau de la mer, les gens ont récupéré leurs chiens, leurs ordinateurs, et quelques cadres photo qui doivent leur tenir à cœur.

C'est un tremblement de terre de magnitude 8 sur l'échelle de Richter, proche des Îles Salomon, qui a provoqué l'alerte au tsunami. À l'heure ou j'écris, 13 morts ont été recensés aux Îles Salomon et de nombreuses personnes sont portées disparues suite à l'arrivée d'une vague d'environ un mètre sur leurs côtes qui a pénétré jusqu'à 500 mètres à l'intérieur des terres.

Bien que finalement, les informations sont rassurantes, le Gouvernement de Nouvelle-Calédonie a déclenché l'alerte, et nous ne pouvons pas le leur reprocher. Toutes les côtes de la Nouvelle-Calédonie ont été évacuées, bien que l'on soit en droit de se demander comment les tribus sont prévenues.

Dans l'attente que l'alerte soit levée, nous écoutons la radio, et j'ai l'impression de me retrouver en Guadeloupe. Les gens peuvent téléphoner pour parler à l'antenne :

"Oui bonjour, je suis en bord de mer, il ne se passe rien".

"Oui allo, je voulais savoir si la navette entre l'île des Pins et Nouméa fonctionne toujours, car ma femme devait la prendre pour aller travailler".

Doit-on rappeler à ces gens là qu'ils ne doivent pas rester là? Qu'il ne se passe rien jusqu'à ce qu'il se passe quelque chose, et que ce n'est pas quand ils verront la vague qu'ils auront le temps de réagir...

Après trois heures d'attente, l'alerte est finalement levée. Aucun tsunami n'a eu lieu, et heureusement. Merci "France Info" qui nous l'a annoncé avant même les radios locales...

Au final, nous ne restons pas au camping de la Tiakan ce soir, et continuons notre route jusqu'à Hyenghène. Ici, nous picniquons et dormons dans une case pour huit personnes, dans de confortables lits, pendant que dehors, la pluie se mêle à la partie...

Le 07/02/2013, la voiture, côté passager, est inondée. Le temps étant médiocre, et la route certainement bloquée plus au Nord, nous décidons de prendre la troisième transversale reliant la ville de Tiwaka, à l'Est, à celle de Poembout, à l'Ouest, et de rentrer à Nouméa.

La fin de mon périple en Nouvelle-Calédonie se fait tranquillement, en compagnie de la petite famille. Je fais une dernière plongée avec Thomas deux jours avant mon départ, sur la Tépava, longeant l'Îlot Maître. Cette plongée est marquée par la rencontre avec deux requins à pointes blanches, une raie et une dizaine de tortues. Elle restera cependant uniquement gravée dans nos mémoires, car cette fois-ci, la GoPro n'était pas de la partie.

Lors de cette dernière plongée, une tortue s'arrête près de nous, et ferme les yeux lorsque nous lui caressons le haut de la tête. Apparemment, elle apprécie. Une seconde, la pauvre, a déjà fait les frais d'un requin. En effet, l'arrière droit de sa carapace montre les marques d'une morsure. Heureusement, seule la carapace a été abîmée!

Après une dernière soirée avec la petite famille et Bruno, le 12/02/2013 marque la fin de mon escale sur "Le Caillou". Étant donné que je n'aime ni les quais de gare, ni les aéroports, je vais m'arrêter là. Je reprendrai le récit de mon périple dans le prochain article... en Nouvelle-Zélande!

En six mois et demi de voyage, je suis très heureux d'avoir passé autant de temps et partagé autant de choses avec chacun de vous, Gautron, Ceceille et Roman. C'est le grand chelem des visites et retrouvailles familiales pour moi...

Merci beaucoup Charlotte, Thomas, Tanguy et Violette, de m'avoir accueilli tant de temps... Je n'oublierai jamais ces moments magiques partagés à vos côtés. Je vous aime.

Charlotte, bravo pour la validation de ton semestre 5. Il n'y a plus qu'une ligne droite avant le couronnement final. Courage m'a sœurette adorée!

Thomas, bon courage pour trouver un autre pote de plongée mieux que moi. Et qui ne soit pas dans une secte, sinon, attention à toi... Ahahah!

Les "sales gamins", bon courage pour la reprise de l'école. Signé le "Méchant Tonton qu'on aime quand même, même si il pique les doudous, gagne aux jeux vidéos, met des raclées dans l'eau et sur terre..."

3 commentaires:

  1. C'était merveilleux de t'avoir à la maison petit frérot..merci pour ton passage, pour ton humour, et puis...pour tout le reste...........profites bien de la fin de ton voyage..tu nous manques déjà........................je t'aime si fort...ChaCHoux..

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  2. Et bien quelle aventure!!! Après Sandy et Freda une petite alerte Tsunami!!
    Je vois que la côte est de la Calédonie réserve toujours autant de surprises et qu'il y fait toujours aussi beau!!!
    Pour les prochaines fois je pense que la voiture amphibie est encore le meilleur moyen de transport dans cette région!
    Enfin tout s'est bien terminé et cela te fait quelques souvenirs en plus!!!!
    Bon vent et à bientôt pour la suite de tes aventures!!!!
    Bisous!!!

    Flo.

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  3. Super ces reportages et ces videos qui nous ont fait voyager avec toi en NC.
    C'est sur t'as un don !!!! :-D
    Gros bisous, continues à bien profiter de ton voyage.
    les petits nomades

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